Docteur en pharmacie et micronutritionniste à Bordeaux, Laurence Massip aime mettre les pieds dans le plat concernant l’alimentation moderne. Pour elle, tout le monde devrait être dans son assiette en s’intéressant de plus près à ce qu’il mange.
« Notre médecine moderne n’est que symptomatique. Moi, j’essaie de remonter à la cause des dysfonctionnements et offre une prise en charge globale à mes patients », prévient Laurence Massip, 47 ans, micronutritionniste à Bordeaux et Biarritz. Sommeil, stress, modes de vie, alimentation... : la fondatrice de Solutions Nutrition dresse un bilan complet et sans concession à la personne qui la consulte et qui la qualifie souvent de « dernière chance » avant de lui proposer un protocole « nutrition santé durable » personnalisé et une alimentation ciblée.
Docteur en pharmacie de formation, Laurence Massip a toujours eu envie de soigner, d’accompagner ses patients et d’améliorer leur bien-être. Diplômée en 2000, elle exerce son métier pendant 14 ans en officine. « Mais je ne voulais pas m’ancrer dans ce métier. J’ai toujours eu besoin de découvrir d’autres disciplines ». Une soif d’apprendre sans doute liée à une enfance vagabonde et exotique. Au cours de ses premières expériences professionnelles, bordelaise pendant dix ans et savoyarde pendant deux ans, Laurence s’intéresse déjà à la nutrithérapie (les compléments alimentaires). Peu de temps après son installation en Haute Savoie, Laurence Massip s’inscrit à l’université de Dijon pour suivre une formation « alimentation santé et micronutrition ». Elle en sort diplômée avec la rédaction d’un mémoire sur la betterave, « un super aliment extrêmement prometteur dans le traitement des cancers ». Mais elle parfait sa pratique dans une pharmacie de centre-ville, spécialisée en médecines parallèles et douces à Genève où elle finit par suivre son mari. « A cette époque, la micronutrition y était déjà très développée et la clientèle de cette officine était à la recherche de solutions autres que médicamenteuses et sans effet secondaire ».
L’art du bien manger
C’est donc en Suisse, réputée pour l’excellence de son système de santé, que Laurence réalise concrètement que « l’alimentation est la première médecine » (Hippocrate) et que « la nutrition est la clé du bien-être. » Mais son expérience étasunienne va apporter de l’eau à son moulin. Peu de temps après avoir posé ses valises à Genève, l’infatigable voyageuse traverse l’Atlantique, avec son mari et ses deux fils, et s’installe en Californie comme consultante. Laurence continue à se former et prend des cours à distance sur « la cuisine santé durable », dispensé par l’éminent professeur Olivier Coudron au SIIN (Scientific Institute for Intelligence Nutrition). Ambassadrice de son réseau, elle a l’opportunité d’animer des ateliers de cuisine et rencontre un chef privé avec lequel elle collabore à New-York et Miami. Rentrée à Bordeaux sur ses terres estudiantines en 2017, Laurence intègre la pépinière Darwin, un écosystème de startups tournées vers l’écologie et le bien-être. En plus de ses consultations, elle y animera des ateliers sur la micronutrition avant d’ouvrir ses deux cabinets.
Le pouvoir du microbiote
« La plupart de mes patients souffre d’inconfort digestif, de mal être ou de troubles fonctionnels. Je me souviens de l’un d’eux qui, depuis l’âge de 4 ans – il en avait 50 – m’a avoué lui avoir sauvé la vie en le libérant des troubles digestifs dont il était victime depuis tant d’années. » Certains se détournent de la médecine traditionnelle, d’autres veulent un nouvel art de vivre, respectueux du goût, du plaisir et de la planète. En tout cas, tous ont pris conscience que l’assiette moderne est totalement déséquilibrée. En un demi-siècle, elle a perdu sa concentration en fibres et en micronutriments (magnésium, calcium, vitamine D, oméga 3 et 6...). Des antioxydants pourtant nécessaires au bon fonctionnement de nos cellules ! « Le manque de fibres fragilise le fonctionnement de notre organisme et diminue la diversité de notre microbiote intestinal. Nous devons nourrir nos bonnes bactéries et supplémenter notre alimentation carencée pour vieillir en bonne santé.» Associée à des modes de vie stressants et sédentaires, l’alimentation contemporaine contribue à l’émergence de maladies dites de civilisation comme le diabète, l’obésité, les allergies, les cancers, les maladies cardio-vasculaires et neurodégénératives... De plus, la santé de notre planète est extrêmement liée à nos choix alimentaires. La terre n’a-t-elle pas la forme d’une assiette ? Comme le prédisait en 1903, Thomas Edison, l’inventeur du phonographe (tiens, tiens, encore un objet rond !) : « le médecin du futur ne donnera pas de médicaments. Il formera ses patients à prendre soin de leur corps, à la nutrition et aux causes, et à la prévention des maladies ».